Si j'étais plante

 

Si j'étais plante, je ne voudrais pas être ...

Si j'étais plante, je ne voudrais pas être une plante d'appartement serrée dans un pot, loin des bruits et des odeurs de la nature, dépendant des soins de mes geôliers et susceptible d'être déménagée sans préavis et sans ménagements.  Bernard

Si j’étais plante, je n’aimerais pas être : un plant de pomme de terre dans un sillon bien tracé, condamné à l’anonymat et au pillage.         Françoise Ph

 

Si j’étais plante, je ne voudrais pas être ce maïs modifié, étouffé parmi les autres, en manque d’eau, et forcé à pousser où je ne devrais pas. Je ne voudrais pas non plus être ce brin d’herbe ou ce trèfle piétiné et tondu bien trop souvent, au profit d’une pelouse nette et rase.     Marie-Lou

 

Si j’étais plante, je ne voudrais pas être une plante en pot, une plante hors sol qu’on abandonne sur un buffet ou sur une tombe.  Chantal

 

Si j'étais plante, je ne voudrais pas être une plante de laboratoire, créée, clonée, manipulée, programmée, nourrie par perfusion,  les racines hors sol,  coupée des énergies nourricières de la terre et du ciel. Oh non!              Françoise T.                

Si j’étais plante, je ne voudrais pas être emprisonnée derrière des clôtures électriques, bien rangée, alignée comme de petits soldats.

 Eveline

Si j’étais plante, je ne voudrais pas être une de ces fleurs à massifs dont abusent les jardiniers municipaux : tulipes, pensées, bégonias, impatiens, que l’on remplace dès qu’elles sont tout juste défraichies parce que ça rompt l’unité de couleurs de l’ensemble. Martine

Si j’étais plante, je n’aimerais pas être de l’ordre de mes semblables innombrables qui ornent des jardins rangés, coupés au cordeau et palissés au dehors. Un morceau de nature retenu dans un carcan, ça ne se suffit pas à lui-même, ça s’ennuie à force de discipline. Léa

 

Si j’étais plante je ne voudrais pas être un chardon qui pique les fesses ou les pieds, un gaillet qui se déchirerait en s’accrochant aux enfants joueurs. Je ne voudrais pasM non plus être une herbe dans la ville où l’on me ferait méchamment disparaître à coups de pesticides.  Marie-Hélène

 

 J'accepterais encore d'être.

J'accepterais encore d'être une plante, arbre ou arbuste que l'on met à l'abri l'hiver, dans une sorte de location saisonnière, et que l'on ressort au soleil avec les beaux jours ; En quelque sorte une garde partagée : six mois en cave, six mois dehors, mais jamais complètement libre, ne pouvant jamais étaler mes racines. Bernard

 

Si j’étais plante, j Françoise Ph

 

J’accepterais encore d’être ce noisetier dont les branches trop lourdes et débordantes seront élaguées à la sortie de l’hiver.  Marie-Lou

 

J’accepterais encore d’être l’ancolie, la pivoine, l’iris, le rosier grimpant du jardin de curé. Chantal

 

J'accepterais encore d'être une plante, peu importe laquelle, qu'un jardinier amoureux aurait semée, bouturée, soignée et qui serait fier d'en raconter l'histoire à ses amis ; une plante qui compte pour quelqu'un!  Françoise T

 

J’accepterais d’être un blé non trafiqué, genre petit épeautre, alignée pour faciliter la récolte dans un champ clairsemé de bleuets, de coquelicots, ne pas être la proie du fameux rendement.   Eveline

J’accepterais encore d’être un bel hortensia bleu bordant une maison de granit sur la côte bretonne, ou  une rose trémière aux pétales veloutés se frayant un passage entre les pierres disjointes de l’entrée d’un château en bord de Loire,                                Martine

J’accepterais encore d’être au cœur d’un jardin, s’il se fait forêt, lisière magique entre le monde des hommes et le monde sauvage, où se trouvent convoqués, à la croisée des temps, les clairières ancestrales des peuples aborigènes, gardiens immémoriaux de notre terre, et les paradis terrestres depuis longtemps perdus mais qui ne cessent pas d’ensemencer d’espoir nos rêves.  Léa

 

J’accepterais encore d’être une rose trémière qui embellit les ruelles de Bretagne. Mais j’accepterais également d’être une plante aromatique dans un jardin familial : origan que les enfants viendraient prélever pour mettre dans la pizza, lavande pour donner un bon parfum ou apaiser les piqures de la maisonnée.Marie-Hélène

 

 Mais j'aimerais mieux être

 Mais j'aimerais mieux être un grand  arbre solitaire : tilleul gardien de la cour et de la maison, offrant son ombre  et son parfum aux habitants du lieu comme aux passants, accueillant les enfants dans ses fortes branches et les oiseaux en toutes saisons.

Ou bien un chêne vénérable, mémoire des lieux et des hommes, étendant sa ramure et ses branches tordues sur le haut de la colline ou au milieu d'une pâture.   Bernard

 

Mais j’aimerais mieux être : la crosse d’évêque d’une mauve duveteuse, qui ouvre chaque matin une fleur somptueuse et éphémère, cadeau du Ciel pour qui sait la surprendre et lui parler d’un regard. Françoise Ph

 

Mais j’aimerais mieux être une plante sauvage en haut de cette montagne, comme cette pulsatille des Alpes, là-haut perchée, les cheveux au vent regardant le paysage qui défile sous elle et les chamois qui traversent cette crête. Marie-Lou

 

Mais j’aimerais mieux être l’anémone soufrée qui pousse dans la montagne au printemps dans ce pâturage au bord du torrent. Pétales lumineux avec cette tige duveteuse qui scintille dans les rayons du soleil.     Chantal

 

Mais j'aimerais mieux encore être une plante dont la graine a trouvé son chemin, le lieu qui lui convient, pour exprimer avec sa force de vie toute sa personnalité au fil de sa croissance et de son épanouissement. Sa devise serait : là est le bon endroit, maintenant est le meilleur moment Françoise T

J’aimerais être une plante libre, mêlée à d’autres que j’aime, pas continuellement taillée : un gaillet mêlé à la bourrache, à l’estragon, une sauge et un romarin pour s’abriter, une haie d’aubépine où les oiseaux pourront nicher. Une violette cachée dans une mousse douce verte, argentée. J’aime être une bonne laitue parmi les fleurs de soucis. Au printemps toutes ces plantes sauvages qui enchantent vos palais. Eveline

Mais j’aimerais mieux être une de ces plantes qui soignent les hommes et soulagent leurs maux : un sureau aux ombelles  apaisantes pour les fièvres des tout-petits, un plantain lancéolé offrant ses feuilles juteuses pour stopper les piqûres d’insectes, ou encore une ortie dont seuls s’approchent ceux qui savent qu’elle apporte du fer et régénère le sang. Les plantes sont nos amies si nous savons reconnaître les qualités de chacune d’elles, et c’est aussi le cas avec les humains. Martine

Mais j’aimerais mieux être comme roseau au vent, dansant ma joie sans entraves, ou bien comme cèdre accroché sur la crête montagneuse, surplombant l’espace tel un sémaphore doré sous la lueur double des étoiles et de la lune.   Léa

 

Mais j’aimerais mieux être une fleur de haute montagne.Les randonneurs me verraient depuis leur chemin, je me ferais belle pour la photo. Je serais anémone, globulaire, dryade ou mieux encore car inaccessible et bien caché dans les rochers : Génépi….Seuls les chamois ou bouquetins viendraient me renifler !.   Marie-Hélène