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Aubépine ou aubépines ?


Le genre aubépine (crataegus) comprend de nombreuses espèces, qui s’hybrident facilement .

En région méditerranéenne, on rencontre l’azérolier (crataegus azerolus).

Mais l’aubépine commune et l’aubépine monogyne sont les deux espèces du genre crataegus les plus rencontrées en France et celles qui nous intéressent ici pour l’usage médicinal.

 Le tableau ci-dessous présente  les caractéristiques qui différencient les 2 espèces, mais on a souvent affaire à des formes intermédiaires et c'est parfois difficile de les déterminer. La flore "Flora Gallica" a érigé en espèces à part entière des hybrides. Mais on peut quand même bien différencier les formes typiques de Laevigata et Monogyna.

Crataegus vient de Kratos en grec qui signifie force : référence à leur bois dur ou dense, ou peut-être à la puissance de leurs propriétés

 

Crataegus

Famille des rosacées

Caractéristiques communes aux 2 espèces

Crataegus laevigata
(Crataegus oxyacantha)

Crataegus monogyna

 Aubépine, épine blanche (Latin : spina=épine, alba=blanche) , poire d’oiseau, bois de mai, aubespin

Aubépine commune, aubépine épineuse


Aubépine à un style, aubépine monogyne

Arbuste épineux très rameux de forme compacte aux branches - ou arbre plus élevé ( dans des haies ou bois).

De grande longévité (plusieurs siècles)

Bois dur et dense

4/8m (10m.)

3/4m. (5m.)

Répartition

Jusqu’à 1800 m., pas en régions littorales,
rare en région méditerranéenne

Jusqu’à 1600 m., partout en France

Fourrés, friches, haies, lisière, bois  clairs

Espèce héliophile ou de demi-ombre croissant sur des sols riches en bases, moyennement frais, dont le pH est neutre à légèrement acide.

Espèce à très large amplitude : elle croit au soleil comme à mi-ombre, sur des sols allant d'assez secs à frais, sols dont le pH peut être aussi bien basique qu'acide (ou neutre)

Fleurs blanches régulières, odorantes

à 5 pétales et nombreuses étamines

Disposées en corymbes sur des rameaux courts

Ovaire infère

Floraison avril à mai

2 à 3 styles

 

plus précoce que monogyna

1 style (d’où le nom monogyne)

Fruits rouges ovoïdes (les cénelles), d’à peine 1 cm, sur de longs pédoncules

De consistance farineuse et fades

2 (3) noyaux

 1 noyau

Feuilles de forme variable, y compris sur un même individu. Les feuilles des rameaux florifères sont parfois moins découpées que celles des rameaux stériles.

Feuilles presque entières, vert foncé, luisantes sur le

dessus, entières ou à 3 lobes

Limbe nettement en coin à la base

Rameaux étalés

Les feuilles des rameaux florifères sont parfois moins découpées que celles des rameaux stériles.

Feuilles d’un vert plus clairprofondément lobées, (3) 5 à 7 lobes plutôt plus longs que larges.

Limbe élargi à la base


La Hulotte propose d'observer la première paire de nervures secondaires du bas de la feuille


Les aubépines peuvent avoir une grande longévité, de plusieurs siècles : l’aubépine monogyne qui est considérée comme la plus ancienne en France a été plantée en 1360, à Bouquetot, dans l’Eure et sa circonférence atteint 2, 75m.

Mais un village de Mayenne, Saint-Mars, sur la Futaie, revendique une plus grande ancienneté : son aubépine daterait du 3è siécle…

Voir https://www.monumentaltrees.com/fr/arbres/crataegusmonogyna/records/


Et l'aubépine, au singulier ?

En phytothérapie, on utilise indifféremment les deux espèces présentées ici, car elles ont les mêmes propriétés : on parle de l'aubépine, "la valériane du coeur".

 

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