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Françoise nous parle de l'aubépine...

 

AUBEPINE

Aubépine, la noble épine, la blanche épine

Toi  qui me repousses, toi qui me consoles,

Aubépine qui m’as piquée quand j’ai voulu te traverser,

Aubépine, je ne sais que penser de toi.

 

L’hiver, tu n’es qu’un fouillis de branchage, une barrière infranchissable

Qui tient à distance les menaces de la forêt.

Puis vient le printemps et  les perles luisantes de tes bourgeons,

Le déroulement de tes premières feuilles,  comme des mains tendues :

Toi la discrète, voilà que tu t’étires au soleil dans toutes les directions.

Aubépine qui m’enchante quand tu gonfles les petits œufs blancs de tes boutons floraux,

Jeune fille timide, encore un peu effarouchée

Et soudain ce feu d’artifice qui éclate en bouquets serrés !

 

Où sont passés ta discrétion, ta retenue, ton austérité ?

Tu n’es plus que joie débordante, légèreté, allégresse.

Et pourtant ton parfum me déconcerte : parfum léger ou de décomposition ?

Ta parure éphémère va vite éteindre le feu qui te consume

Et tu vas pour un temps redevenir anonyme,

Mûrir, discrètement, en ton sein, tes fruits de disette.

A l’automne, te voici de nouveau sur le devant de la scène,

Un peu cabotine, parée de tes colliers de rubis,

Dernière apparition avant de te faire oublier derrière le rideau noir de l’hiver.

 

Ce qui étonne chez ce petit arbre robuste, discret quand il n’est pas en fleurs, c’est cet embrasement du printemps, cette floraison débordante comme un trop plein de vie. De nouveau  en automne, on le  remarquera par son abondance de fruits éclatants. Cette façon de se donner tout entier à l’environnement, rappelle la fonction du cœur humain, cette « ouverture du cœur ». Les forces de vie sont puissantes mais se heurtent à des processus de durcissement, de protection. Ainsi l’aubépine est bien la fleur du rythme cardiaque : systole et diastole, je m’ouvre puis je me recentre. C’est aussi la fleur des « coeurs brisés » qui doivent apprendre à se protéger des émotions sans renoncer à la vie.

En macérât glycériné, les bourgeons nous aident dans les situations difficiles, comme une mère aide son enfant. Au niveau métabolique, ils harmonisent le rythme cardiaque et le système nerveux.

L’aubépine est très présente dans les contes, les mythes et les cérémonies de la culture celte, en particulier début mai  avec la fête de Beltane qui marquait pour nos ancêtres, le début des « mois clairs ». C’est la Reine de Mai, assimilée plus tard à la Vierge Marie, symbole de l’amour inconditionnel et de la virginité.

 

Pour en savoir plus sur son utilisation médicinale, voir l'article  "L'aubépine, la valériane du coeur"

Pour  reconnaître les aubépines sur le terrain , voir l'article  "Aubépine ou aubépines ?"